Le réseau social X (anciennement Twitter), propriété d’Elon Musk, se trouve au cœur d'une polémique sans précédent au Brésil. Le juge Alexandre de Moraes, membre de la Cour suprême brésilienne, a ordonné la suspension complète de X dans le pays, invoquant la non-conformité de l'entreprise avec les lois locales. Cette mesure, qui prend effet dans 24 heures, marque une étape décisive dans le conflit opposant le milliardaire à la justice brésilienne.
Tout a commencé lorsque Musk a refusé de nommer un représentant légal pour X au Brésil, une exigence de la juridiction locale. En réponse, Alexandre de Moraes a ordonné le blocage des comptes bancaires brésiliens de Starlink, une autre entreprise de Musk, et a contraint Apple et Google à retirer l'application X de leurs boutiques en ligne sous cinq jours. En parallèle, une amende journalière de 50 000 reais (environ 8 000 euros) a été imposée à ceux qui utilisent des subterfuges technologiques, comme les VPN, pour continuer d'accéder à X, augmentant ainsi la pression sur l'entreprise américaine.
Elon Musk, fidèle à sa réputation de défenseur intransigeant de la liberté d'expression, n'a pas tardé à réagir. Sur X, il a dénoncé une "censure" de l'État brésilien et a raillé le juge Alexandre de Moraes en publiant une image générée par son intelligence artificielle, Grok, représentant un personnage hybride entre Voldemort et un Seigneur Sith, censé incarner le juge brésilien. Ce geste provocateur s'inscrit dans une série d'actions de Musk visant à repousser les limites imposées aux plateformes numériques, y compris la réouverture de comptes fermés de figures controversées comme Donald Trump et 50 Cent.
Grok “Generate an image as if Voldemort and a Sith Lord had a baby and he became a judge in Brazil”
— Elon Musk (@elonmusk) August 29, 2024
It’s uncanny! 🤣🤣 pic.twitter.com/aTdVRg9jrw
Pour Musk, cette crise avec la justice brésilienne n’est pas seulement une question de conformité légale, mais un combat plus large pour ce qu'il considère être la liberté d'expression. Il a récemment souligné son engagement envers cette cause en permettant à son IA, Grok, de générer tout type de contenu, y compris ceux jugés controversés ou même illégaux par certains. Selon lui, ce genre de contenu est un test essentiel des limites de la liberté d'expression à l'ère numérique.
Cependant, la réponse de la justice brésilienne est ferme : elle estime que la présence de X sur le territoire national sans représentant légal constitue une infraction grave à ses lois et à sa souveraineté. Le juge de Moraes a donc décidé de suspendre complètement le réseau social jusqu'à ce que Musk se conforme à ses demandes. La décision a également un impact financier non négligeable, puisque la société est désormais tenue de payer toutes les amendes accumulées.
En fermant ses bureaux au Brésil et en défiant les ordonnances judiciaires, Elon Musk semble jouer un jeu à haut risque. Il défend sa vision de la liberté d'expression face à une interprétation plus stricte de la légalité par la justice brésilienne, mais à quel prix ? En refusant de se plier aux règles locales, Musk risque de perdre l'accès à l'un des plus grands marchés d'Amérique latine, tout en exacerbant les tensions avec les autorités régulatrices d'autres pays.
L'issue de ce bras de fer pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières brésiliennes. Elle pourrait définir comment les géants de la technologie opèrent dans les démocraties où la liberté d'expression entre souvent en conflit avec les régulations locales. Alors que le blocage de X devient effectif, Elon Musk continue de provoquer et de pousser les limites, insistant sur le fait que la liberté d'expression doit transcender les frontières nationales et les lois locales.
0 Commentaires